Un navire de guerre

  1. La base de la Victoire de Samothrace représente l’avant d’un bateau de guerre typique de l'époque hellénistique où les innovations en matière d’architecture navale sont nombreuses.

    Bas-relief hellénistique : navire de guerre,
    3e-4e siècle av. J.-C., Samonthrace, musée archéologique

  2. L'innovation la plus notoire est la présence d’importantes caisses de rames, structures en bois construites en saillie le long de la coque : elles servent d’appui à des rames plus longues donc plus puissantes, et cela pour plusieurs rangs de rames superposés.

    Mosaïque de Palestrina (détail) navire de guerre, début du 1er siècle av. J.-C., Palestrina, musée Barberiniano

  3. Mais l’arme principale du navire de guerre grec est son grand éperon, situé au niveau de la ligne de flottaison, complété d’un petit éperon fixé plus haut sur l’étrave. L’éperon en bronze, long de 2,27 m et pesant 465 kilos, retrouvé au large des côtes d’Israël montre ce qu’était dans la réalité ce terrible instrument de destruction du navire ennemi. 

    Éperon de navire en bronze d'Athlit,
    2e siècle av. J.-C., Haifa, Musée maritime

  4. Sur la base de la Victoire, un éperon de ce type était sculpté à l’extrémité du bloc de la quille, comme le montre un fragment provenant d’un monument naval moins important, conservé au Musée archéologique de Rhodes.

    Éperon en marbre de Rhodes, 2e siècle av. J.-C., Rhodes, Musée archéologique

  5. L’ornement de proue qui terminait l’étrave à l’avant du navire de la Victoire de Samothrace est brisé lui aussi, mais on peut se faire une idée de sa forme grâce à des monnaies. 

    Tétradrachme d'Antigone Doson : Apollon et proue de navire, après 227 av. J.-C. (?), Paris, Bibliothèque nationale de France

  6. Dessin légendé de la reconstitution de la proue du navire, Dessin de V. Foret

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